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  • Aissata Sylla

Les faux médicaments


Vous avez déjà entendu parler des faux médicaments ? Surement ! Mais connaissez-vous l'ampleur de leurs dégâts sur le continent Africain ?


Lors d'une opération menée en Septembre 2016 dans seize ports africains, en l'espace de 10 jours seulement, environ 126 millions de médicaments ont été interceptés. 75% de ces médicaments venaient de L'inde et le reste de la Chine. Les principales portes d'entrée étaient le Nigeria et le Bénin. Si cette opération n'avait pas eu lieu, ces médicaments seraient rentrés sur le territoire comme d'habitude en profitant des imperfections du système légal. Effectivement, il existe encore des lois qui interdisent de fouiller un conteneur si l'importateur n'est pas présent. Ce genre de failles, couplées à la corruption de certains douaniers constituent l'environnement parfait pour ce trafic.

C'est peut-être cette facilité qui a permis au trafic de faux de médicaments de prendre de l'ampleur au point d'atteindre un chiffre d'affaire de 75 milliards de dollars, ce qui le rend plus lucratif que le trafic de drogues.

Une fois sur le territoire, ces faux médicaments conquièrent le marché de manière très efficace en offrant tout ce que la clientèle recherche : les médicaments les plus fréquemment demandés à faible prix.

Et oui, ces médicaments s'attaquent aux pathologies les plus courantes : 27% sont des antis paludismes, 26% des anti inflammatoires, 15% des antibiotiques et le reste sont des analgésiques et des gastro-entérinaux.

Ils sont principalement vendus sur les marchés jusqu'à 3 fois moins cher qu'en pharmacie. Une telle différence de prix emmène une grande partie de la population à acheter ses traitements dans ces marchés. Il est aussi crucial de mentionner que ces médicaments sont très facilement accessibles et abondants sur le marché. Par exemple, au marché Roxy d'Adjamé à Abidjan, on compte environ 8000 vendeurs de faux médicaments mais seulement un millier de pharmacies légales sur L'ENSEMBLE du territoire ivoirien. Pour couronner le tout, on en retrouve aussi dans les stocks de certains hôpitaux publics et ONG.

Aujourd'hui, un traitement contre le paludisme ou contre le sida est 1 fois sur 3 un faux médicament.

Bilan des dégâts : plus de 800.000 morts par an sur le continent africain. En ce qui concerne les survivants, leur corps développent une certaine résistance aux différents traitements et ont de plus en plus de mal à guérir de leurs maladies.

En observant de tels fléaux, je ne peux m'empêcher de remettre en cause mon optimisme sur le futur de ce continent. Comment l'Afrique pourrait-elle matérialiser son potentiel de réussite et accomplir sa prophétie de "continent de l'avenir" lorsqu'on laisse de telles saletés envahir nos pays et tuer nos peuples ?

En attendant que les autorités politiques concernées décident de renforcer les lois et de lutter plus efficacement contre ce phénomène, prenons le problème entre nos mains. Parlons-en autour de nous. Sensibilisons notre entourage et rappelons-lui les risques d'acheter des médicaments en dehors des pharmacies. Ne négligeons pas le pouvoir de nos actions, car de nos jours, avec de la volonté, une communauté peut avoir un fort impact sur les facteurs qui affectent son bien-être.

Sources :

#société

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