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  • Photo du rédacteurAissata Sylla

Chroniques d'une (presque) Repat* -Partie 1- Le début du commencement

Dernière mise à jour : 10 mars 2020




En février 2003, dans la panique de l'instabilité politique ivoirienne, nous rangions nos valises avec pour objectif de quitter le pays en urgence. "Vous irez finir l'année scolaire à Lomé chez votre tante" nous dit ma mère. C'est ainsi que je quittais définitivement la Côte d’Ivoire.

Après Lomé, ce fut au tour de Douala, Johannesburg et Montréal. Tout au long de ces années, je suis restée très attachée à mon pays, sa culture, son actualité, tout ! Toute excuse était bonne pour passer du temps à Abidjan : stage, vacances, fêtes de fin d'année, rdv médicaux, etc… Je rentrais à Abidjan au moins 1 fois par an, mais ce n'était jamais assez. Il y a une expression ivoirienne qui dit « Abidjan est doux », pour exprimer le sentiment de “bon vivre” que beaucoup retrouvent dans cette ville. Cependant, malgré tout mes voyages, j'avais l'impression constante de ne pas avoir profité de l'intégralité de cette douceur et de rater quelque chose en n'y vivant pas.


C'est pour cela qu’en 2018, lorsque j’ai entendu dire que l’entreprise pour laquelle je travaillais voulait s’implanter à Abidjan, je ne pouvais pas me retenir. Il fallait que je fasse partie de ce projet coûte que coûte. Mon jour de gloire était enfin arrivé ! Je sentais déjà la douceur d’Abidjan dans l’air. Mais petit détail important : ayant un poste basé au Canada et axé sur le marché canadien, comment allais-je trouver le moyen de travailler sur ce projet ? Là était la vraie question. La seule option qui s’offrait à moi : prendre mon destin en main et provoquer ma chance. En tout cas, c’est ce que toutes les pages de motivation et de développement personnel sur les réseaux sociaux auraient conseillé. Après plusieurs enquêtes, quelques emails, des appels vidéo, un brin d’espoir, suivi par une perte d’espoir et une bonne dose de prières, Dieu répondit à mes prières avec un retournement de situation. Un an après le début de mes démarches, j’avais réussi à négocier un séjour de 4 mois pour travailler, vivre et expérimenter autre chose que la vie de vacancière dans mon pays.

« Comment tu te sens ? » est la question que tout le monde me posait à l’aube de mon départ. Ma réponse était tout le temps la même : un cocktail équilibré d’enthousiasme et d’appréhensions. Enthousiaste à l’idée de passer plus de temps avec mes proches, de rencontrer de nouvelles personnes, de travailler sur un gros projet et d’échapper au froid. Mais appréhensive sur ma capacité à relever le défi professionnel dans lequel je me lançais, et de la forte possibilité que ce retour au pays, profondément ancré dans mes plans de vie, pourrait ne pas être à la hauteur de mes attentes.

C’est dans cet état d’esprit que j’atterris à Abidjan en Septembre 2019.

J’écris ce texte en Février 2020. Après avoir pris du recul par rapport à ces derniers mois, je me prête à faire un petit retour d’expérience. Lisez donc les 2 prochains articles pour avoir un aperçu de mon expérience de travail et de vie à Abidjan.

Par soucis de brièveté et de confidentialité, j’éviterai de rentrer dans trop de détails. Cependant, il est important de garder en tête que ces récits sont les miens. Ils font partie intégrale d’une expérience qui m’est personnelle et qui en aucun cas ne vise à être source de vérité absolue.


*Repat: Une personne qui re - déménage dans son pays d'origine.

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